"11b", "NOS VIEUX PROVERBES", "Lorédan Larchey", "2000, réimpression de l'ouvrage paru en 1886", "Format 14 X 20. 324 pages", 186, "", 4, "Les vieux proverbes ont-ils encore un intérêt aujourd'hui ? S'il est vrai que Socrate ne les dédaignait pas, que le proverbium latin occupait une place de choix dans la littérature romaine et que César, lui-même, écrivit un recueil d'Adages exhortant à l'action (Ad agendum), on s'accorde cependant à juger cette fameuse sagesse proverbiale dépassée et (surtout) sa légitimité intellectuelle peu probante : n'était-ce pas l'un de nos auteurs les plus célèbres qui affirmait que les proverbes pouvaient être « retournés comme des gants ? » Lorédan Larchey ne se serait pas offusqué de ce genre de critique, lui qui a justement choisi de nous présenter, libres commentaires à l'appui, non pas des maximes chenues, émoussées par des siècles de ressassement épuisant, mais les proverbes les plus anciens, les plus verts, les premiers dans le temps : ceux que nous ignorons le plus souvent, secs comme des coups de fouet, vifs comme des éclats de rire, méchants (parfois) comme les sarcasmes les plus violents. Trop sages, ces proverbes ? Qu'on en juge : « Aux hostelleries mort de bourse... Femmes sottes se connoissent à la cotte... Pauvreté n'a pas de parenté... Espérance nourrit les chétifs... Beaucoup de nouvelles ne sont sans bourdes belles. » C'est précisément cette vivacité sans complaisance qui a séduit ce bibliothécaire de l'Arsenal, amoureux de la langue et peut-être plus encore de la précision des mots et des traits, de la justesse des tournures et de toutes les implications historiques et morales qui les accompagnent. Il aime tellement le proverbe, ce lexicographe de la raison et du coeur, qu'il le personnalise et qu'il le suit dans toutes ses pérégrinations sémantiques : « Jamais le vieux proverbe ne fut plus jeune, s'écrie-t-il avec feu. (...) Il sait combien est grande l'avidité humaine... Il ne connaît que l'élévation due au mérite personnel... Il ne se fait guère illusion sur le train des choses de ce monde. » En plus de 300 pages (ô combien éloquentes !), il nous montre, la plume à la main, que le vieux proverbe est le pouls des gens et des choses, leur aune exacte, leur mesure palpitante. Certes, le réveil est dur, mais la lecture passionnante. |
EN SAVOIR PLUS ET COMMANDER CET OUVRAGE ? |