"11f", "Jeanne d'Arc", "Ph.-H. Dunand", "2000, réimpression de l'ouvrage paru en 1905", "Format 14 X 20. 392 pages", 286, "", 4, "Il n'y a guère de personnage dans notre histoire qui puisse rivaliser avec Jeanne la Pucelle en prestige et en notoriété ; plus de cinq siècles d'élans spirituels et de prières, de littérature et de musique, d'iconographie et de sculpture ont scellé à jamais sa présence parmi nous et sa célébrité. Pourquoi cet engouement, cette ferveur à ce point pérennisée ? Parce que Jeanne, au-delà de toute croyance, est le mythe incarné : elle est celle qui sauve et qui gagne, qui soulève et qui enflamme et qui, dépouillée de son enveloppe charnelle, remporte sa victoire la plus décisive sur le bûcher. L'auteur a parfaitement restitué cette dimension d'exception. Après avoir consacré plus de dix ans de sa vie à l'étude de cette extraordinaire destinée, il sait que son récit doit revêtir les oripeaux de l'épopée. A tous les sceptiques qui ironisent sur la Pucelle et sur ses voix, il répond que le XVe siècle était une époque de guerre et de foi et que Jeanne ne s'est pas contentée d'écouter : elle a obéi et elle a agi ; elle convainc à Vaucouleurs, s'impose à la cour de Chinon, guerroie à Orléans et réalise son rêve en faisant sacrer le roi à Reims. A-t-elle, pour autant, le sentiment d'avoir tout gagné ? Aucunement. Elle a seulement fait en sorte que l'ordre voulu par Dieu soit enfin respecté et le prestige de Charles VII définitivement assuré. Maintenant, lui dit-elle, tout reste à faire : les Anglais doivent être expulsés « hors de toute France » et toutes nos provinces doivent se soumettre à la loi royale. Mais Charles considère que l'essentiel, sinon l'impossible, a été réalisé ; il a repris sa vie indolente et aux ambitions conquérantes de Jeanne, il préfère une politique de négociations prudentes. Anoblie par le roi, la Pucelle ronge son frein ; elle prend Saint-Pierre-le-Moutier, échoue devant La Charité-sur-Loire, se rend en Ile-de-France. Le 24 mai 1430, au cours d'un engagement contre les hommes de Philippe le Bon, elle est faite prisonnière : le duc de Bourgogne exulte, mais à Tours, à Blois, à Orléans et dans la plus grande partie de la France, les gens sont en grand deuil. D'abord enfermée dans la forteresse de Beaulieu-en-Vermandois, puis de Beaurevoir, elle est vendue aux Anglais pour 10 000 livres, emprisonnée dans le château de Rouen et au terme d'un procès inique, au cours duquel elle se révèle lumineuse et incisive, elle est condamnée au bûcher et brûlée comme relapse. Dès lors, sa pérennité glorieuse va commencer. |
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