1202, "CHAUNY (Les anciennes rues de)", "Charles Bréard", "2002, réimpression de l'ouvrage paru en 1874", "Format 14 X 20. 264 pages", "32e", "", 4, "Rien n'est plus émouvant qu'une excursion dans les rues du passé ; surtout quand la ville choisie est Chauny, une localité à l'histoire riche et tumultueuse, et le guide un historien et archéologue éprouvé, comme Charles Bréard, capable de redonner vie à ces « objets inanimés » - remparts, maisons, bâtiments divers, édifices et jardins - qui ont « une âme », et aux voies de communication qui les relient, irriguant ce gigantesque organisme qu'est une cité en activité. Car l'agglomération d'hier ne ressemble pas à celle d'aujourd'hui et en marchant sur les traces de l'auteur de ce livre, nous allons de découvertes en surprises. En partant de la rue de l'Arc, nous constatons que les Chaunois pratiquaient le noble sport dès le XIVe siècle et que la compagnie des archers se faisait précéder dans toutes ses manifestations publiques par un personnage représentant Tout le Monde, le vacher légendaire - « solitaire et rêveur, il gardait les troupeaux » - qui jouissait d'une grande réputation dans toute la Picardie. Un peu plus loin, nous nous arrêtons rue de la Burie, qui tire son nom des blanchisseries de toiles établies dans son voisinage, la petite Burie passant pour l'une des plus belles de France, tant pour le travail qui s'y effectuait que pour la beauté de ses bâtiments et de ses prés. Nous ne pouvons éviter la rue de la Chaussée, fille du chemin antique venant de Soissons et de Coucy, qui a suivi les agrandissements de Chauny et qui rencontre plusieurs cours d'eau, dont l'Oise, qu'elle franchit sur des ponts, traversant ensuite la manufacture de glaces de Saint-Gobain. La ruelle Flamanguerie nous rappelle, elle, que notre cité fut une ville de drapiers et que des Flamands, au XVe siècle, vinrent s'y installer. Plus loin, la rue des Juifs, l'une des plus anciennes et des plus importantes de la ville, contenait des maisons ou des établissements aux enseignes singulières : la maison du Cat (1462), la maison du Pot d'Étain (1568), la maison où pend le Cerf (1568), l'hôtel de l'Ange et la maison du Griffon... Elle s'appela plus tard rue des Religieuses (le couvent de Sainte-Claire s'y établit au XVIIe siècle), puis rue de la Vérité en 1793 et, plus platement, au XIXe siècle, rue de Noyon. La rue d'Orléans commémore le souvenir de Marie de Clèves, duchesse d'Orléans, qui habita la cité et la rue du Petit-Greffier, baptisée ainsi en raison de la présence en ce lieu d'un fonctionnaire de justice modeste, prit, à la Révolution, l'appellation écrasante de rue de l'Unité. La rue du Pont-Minet et la rue du Pont-d'Amour n'ont pas livré leurs secrets, mais celle de la Porte de Hangest fait référence à une famille qui posséda la terre de Genlis jusqu'à la deuxième moitié du XVIe siècle. Plusieurs places sont mentionnées dans les textes (places du Beffroy, des Bons-Enfants, du Brouage, de l'Obélisque), mais celle qui fit battre réellement le coeur de la cité fut la place du Marché. On y plaça la halle aux draps et aux grains, on y donna des spectacles, le maire et les jurés y reçurent Henri IV en septembre 1591, on y tira un feu d'artifice en 1682 à l'occasion de la naissance du duc de Bourgogne, à la Révolution on l'appela place de la Liberté et on y donna une grande fête le 20 décembre 1793. On ne saurait cependant terminer cette exploration de la cité sans s'attarder auprès des ponts et des cours d'eau, sans rêver sur l'ancien château et ses fortifications, sans se remémorer l'histoire des portes de la ville construites en pierre. |
EN SAVOIR PLUS ET COMMANDER CET OUVRAGE ? |