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Monographies des villes et villages de France
Des livres de référence d'histoire locale

1247, "DEAUVILLE (Nouveau)", "Michel Georges-Michel", "2002, réimpression de l'ouvrage paru en 1928", "Format 14 X 20. 256 pages", "30e", "", 4, " Deauville est l'une des cités les plus jeunes de France. Certes, l'histoire nous apprend que les lieux étaient habités avant la fondation de la ville par le duc de Morny (vers 1860), mais l'ancien village Auvilla n'était qu'un agrégat de chaumières sans commune mesure avec l'agglomération qui allait se développer à partir de la création d'un champ de courses et de la création d'un casino ; c'est bien une ville nouvelle qui est née dans la deuxième moitié du XIXe siècle, sur la route des ducs de Normandie et qui a connu un essor étonnant. Elle allait devenir au fil des décennies cette banlieue chic et ludique de Paris, dont Michel Georges-Michel fait revivre la période (1920-1928) dite des années folles, ce berceau de toutes les modes et de toutes les fantaisies, ce lieu géométrique d'une passion toute nouvelle pour le sport, d'un goût profond pour la nature, d'une fascination pour l'argent et les tapis verts et d'un affranchissement de toute contrainte qui séduisit Paris et les capitales du monde entier. Dans ce temple du plaisir grassement rétribué, de l'ode (sensuelle) au temps qui passe et du divertissement incessant, l'après-guerre est vécu comme un gigantesque défouloir : en 1920, les nouveaux riches sont accueillis à Deauville à bras ouverts, même si les villas bourgeoises (Dollfus, Levylier, du Tillet) ne sont pas abandonnées et si l'ancienne souche (Decazes, Le Marois, de Villefranche, de Bassano, La Rochefoucauld...) campe solidement sur le sable.
On se barde de cuir ou on revêt d'extravagants burnous pour aller au paddock, Tristan Bernard se fie à la boule pour composer un roman, van Dongen danse le chimmie, les femmes entullées adoptent « la vie toute nue » et le jour du Grand Prix, les files d'autos sont ininterrompues de Lisieux à Deauville et de Dives à Dieppe : c'est Deauville for ever, le lieu magique qui renoue avec ses habitudes d'avant-guerre. À tel point que bientôt (1922), les nouveaux riches le désertent et que les habituels figurants y reprennent leur place : Sem, les Rotschild, Régine Flory, Mlle Lenglen, walkyrie sur le court, mais « à table gamin qui rigole », le roi de Suède et le roi d'Espagne - tout Londres, tout Paris et tout Madrid sont là - M. Cornuché et la princesse Mathilde, la reine mère de Grèce et le shah de Perse... En 1924 (scandale !) la ville est devenue cubiste ; ce qui n'empêche pas MM. Citroën et Zagrophos de jouer des fortunes aux cartes, M. Boni de Castellane de se baigner en peignoir blanc avec son chien Bouboule, Reynaldo Hahn de conduire Ciboulette et le couturier Poiret de se désoler de la méchanceté d'un écrivassier. Était-ce Deauville qui avait conquis Paris ou la capitale qui avait investi Deauville ? « Deauville est parisienne », conclut sobrement l'auteur : « En vain toute la terre y prendrait-elle rendez-vous, que Deauville, subtil creuset, la transformerait dès la première minute. Les proportions, l'atmosphère, l'esprit, plus que le reste encore, font de Deauville le plus agréable faubourg de Paris. »
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