1437, "LION-SUR-MER hier et aujourd'hui", "Pierre Cogny", "2001, réimpression de l'ouvrage paru en 1959", "Format 14 X 20. 104 pages", 68, "", 4, "Il y a deux manières sérieuses de concevoir une monographie historique : la première est avant tout basée sur des compétences spécifiques et la seconde sur l'inspiration. Pierre Cogny, auteur de cet ouvrage consacré à Lion-sur-Mer, station balnéaire de la côte de nacre au passé méconnu, réalise ici un savant mélange des deux. Sans renoncer à la méthodologie classique, ce docteur ès lettres qui a beaucoup publié sur Huysmans et sur le naturalisme, se fait historien local par passion, pour répondre à l'attachement qui le lie à la cité : irrité par le dédain dont l'histoire de Lion fait l'objet, sous prétexte que la ville du Calvados n'aurait acquis son importance qu'au XIXe siècle, avec cette nouvelle habitude estivale des bains de mer, il nous entraîne d'abord, au début de son livre, dans la région lionnaise des origines, avant l'âge des métaux, puis à l'époque gallo-romaine : le nom de Lion venant vraisemblablement, selon lui, de Lugdunum qui aurait donné Leones, Lions, Liuns, Leo super mare et non de legione, légion romaine, comme on l'a longtemps cru... De l'époque féodale, dominée par les seigneurs de Moyon, de Meullent, du Plessis, de Longaunay, de Folligny, Roger, puis Le Sens, il reste une magnifique survivance, le château qui a été édifié par les de Moyon dès le XIe siècle et dont les soubassements demeurent dans celui qui a été construit par les Le Sens au XVIe siècle. On peut voir encore des vestiges de la léproserie et l'église de Lion est le résultat de constructions, destructions et reconstructions successives, « dont certaines ne remontent pas au-delà du début de ce siècle » (le XXe). La Révolution vit passer le train de l'histoire à Lion-sur-Mer, comme dans le reste de la France, mais les Lionnais, quoiqu'en litige parfois avec leur seigneur, restèrent respectueux à son égard et soumis à son pouvoir. D'ailleurs Lion-sur-Mer traversa tous les régimes politiques et toutes les vicissitudes historiques sans perdre pour autant sa singularité - cette légende de Lion, ville sans histoire vient peut-être de là - mais il est vrai que les bains de mer améliorèrent considérablement la vie économique de la cité, pendant les mois d'été et attirèrent sur ses côtes de nombreuses personnalités parisiennes et même des étrangers : l'auteur donne ici un large écho à cette animation estivale des XIXe et XXe siècles, évoquant les hôtes illustres de la localité, comme le prince Napoléon-Charles-Paul Joseph Bonaparte, frère de la princesse Mathilde, plus connu sous le sobriquet de Plonplon, la romancière Gyp, dont Le mariage de Chiffon est l'oeuvre la plus célèbre, Anatole France dont Pierre Cogny cite la correspondance, avant d'en venir à des réalités beaucoup plus tragiques, avec Lion pendant la guerre et à la Libération. |
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