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Monographies des villes et villages de France
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1445, "SAINT-LEU-LA-FORÊT à travers les siècles", "André Maillard", "2001, réimpression de l'ouvrage paru en 1936", "Format 14 X 20. 270 pages", 186, "", 4, "Certains lieux semblent voués à un destin d'exception : la qualité du site, la proximité d'une grande métropole, ici la capitale, la dimension des hommes qui y vivent et qui y font l'histoire, tout cela contribue à des éclosions grandioses qui nourrissent les actions individuelles et collectives et leur donnent grandeur et singularité. Ainsi en est-il de Saint-Leu-la-Forêt qui, dès le XIe siècle, était une seigneurie, attestée dans un document, au siècle suivant et confirmée ensuite dans un manuscrit du XIIIe qui nous apprend que les Montmorency régnaient sur les lieux, déjà depuis trois siècles. L'existence d'un château est mentionnée en 1368, dans les archives du musée de Condé, de même que les réparations importantes nécessitées par son mauvais état, en 1532. C'est un siècle plus tard très exactement que les Montmorency cèdent la place aux Condé, Charlotte, l'épouse d'Henri II, de Bourbon, prince de Condé, ayant hérité de son frère, le duc de Montmorency, le château et toutes les terres.
Au XVIIe siècle, Saint-Leu peut s'enorgueillir de la présence, sur son territoire de deux châteaux : le château d'en haut démoli et reconstruit par Le Clerc de Lesseville (en 1645) et le château d'en bas, édifié un demi-siècle plus tard par Lorieul de la Noue, où résidèrent le duc et la duchesse de Chartres, et Mme de Genlis, pédagogue de génie, qui avait pour élèves ses deux filles, son neveu, sa nièce, sa filleule et les fils de Philippe-Égalité. Le célèbre peintre David venait souvent assister aux leçons de cette préceptrice inspirée. En 1804, Louis Bonaparte acheta les deux châteaux ; celui du haut fut démoli et le prince s'installa dans celui du bas avec son épouse, Hortense et sa suite. Les deux parcs furent réunis en un seul ; l'ensemble s'étendait sur une superficie de 777 948 m2, des allées furent tracées, des ruisseaux creusés, des bosquets et des jeux installés. Le prince, en compensation, fit construire à Saint-Leu un lavoir public, la source appelée Fontaine Genêt, utilisée pour le parc, appartenant à la commune.
En 1806, Saint-Leu fut rattaché à Taverny par décret impérial, mais en décembre 1820 le village retrouva son autonomie. Entre temps la reine Hortense, qui avait donné trois enfants à son époux, s'était séparée de lui (en 1810) et avait reçu de l'Empereur le château de Saint-Leu, dont l'inventaire, restitué ici par l'auteur (parc et bâtiments), est un véritable éblouissement. En mai 1814, elle y reçut Alexandre, l'empereur de Russie, ainsi que Joséphine, l'impératrice déchue, le vice-roi d'Italie et le maréchal Ney. Point culminant des tragédies qui frappaient les grands de ce monde : le prince de Condé propriétaire du château depuis 1819, fut retrouvé pendu à l'espagnolette de sa fenêtre, en 1830 ; bien que de lourds soupçons eussent pesé sur l'ex-baronne de Feuchères, le suicide fut officiellement déclaré.
La vie n'en continua pas moins, à Saint-Leu, sous Louis-Philippe, sous la Seconde République et le Second Empire, puis de 1870 à nos jours, et André Maillard décrit, par le menu, les activités de la municipalité et l'évolution de l'urbanisme dans la cité.
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