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Monographies des villes et villages de France
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174, "Le Pieu chauvache", "M.-G. Micberth", "Edition 1990", "Format 14 X 20. 250 pages", 186, "", 4, "Micberth écrivit en quelques semaines dans son château d'Igny un roman d'une violence inouïe, qui racontait dans une langue mise à feu et à sang, les aventures tragico-burlesques d'un sociologue justicier aux prises avec des canailles politico-affairistes, dans la France des années 70. « Le Pieu chauvache » était né ; le polar baroque aussi : ce que Vautrin et Siniac devaient rechercher plus tard laborieusement, de roman en roman, Micberth l'avait réussi d'entrée en réalisant une oeuvre de structure classique, dont chaque phrase ressemblait à une charge d'explosifs.
Aujourd'hui, bien des années après - 20 ans ! - le « Chauvache » réapparaît, plus vert, plus crépitant, plus actuel que jamais ; le temps n'a eu aucune prise sur lui : il n'en a émoussé ni la force ni l'intensité.
Quant à moi, admirateur de longue date de ce roman furibond et inclassable, je ne puis que me louer de sa vêture officielle, de ses nouveaux oripeaux imprimés. Le « Chauvache », en sortant de sa clandestinité, en émergeant de son maquis hirsute et déserté, va bousculer nos moeurs littéraires, décidément trop sages et trop domestiquées. Et son costume neuf de bonne coupe ne doit pas plus longtemps nous abuser.
C'est un polar ultra, rageur, sarcastique, gaillardement mécréant qui fera flamboyer nos soirées : un alcool fort que l'on avale d'abord d'un trait et vers lequel on revient ensuite pour le chauffer au creux de sa main et le siroter à petites gorgées.
C'est une oeuvre de violence et de durée, aussi bien placée au fronton d'une bibliothèque d'homme de lettres que dans un coin de mansarde, chez un chat de gouttière dangereux et efflanqué.
Épopée argotique, roman de moeurs, satire sociale ou rire apocalyptique, « Le Pieu chauvache » est le miroir cruel de nos comédies humaines, le paraphe au sang noir de notre quotidienneté.
François Richard
Docteur de l'Université Paris-Sorbonne
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