175, "POÈMES D'AVANT-GUERRE", "Gilles Cormery", "Edition 1993", "Format 14 X 20", 158, "", 4, " Une guerre entre le désespoir et la solitude Gilles Cormery est poète depuis toujours : il l'était déjà, il y a plus d'un quart de siècle, lorsque je corrigeais ses copies de français, soulignant en rouge quelques erreurs orthographiques - dédain de sa part ou coquetterie négligente - parmi des envolées et des fulgurances ; il le fut ensuite quand il participa aux spectacles de la Jeune Force poétique française et qu'il cultiva l'insolence, la dérision et l'art de la provocation ; il continua à l'être enfin, en dessinant sur le papier, d'une plume tendre et cruelle, les méandres de sa sensibilité à vif. Épigone de Villon ou de Rutebeuf, frère de Vian et de Prévert, petit cousin par l'humour (peut-être) de J.D. Salinger, Gilles Cormery tour à tour nous enchante, nous déconcerte, nous irrite et nous séduit. Résolument modernes et « faisant partie de l'opposition qui s'appelle la vie », les textes qu'il nous propose ici méritent le détour. Qu'on se le dise ; c'est de cela que notre univers meurt : d'un manque de poésie.
François Richard |