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Monographies des villes et villages de France
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1807, "La Commission Brutus Magnier à Rennes", "Hippolyte de la Grimaudière", "Edition 1999", "Format 14 X 20.", 200, "", 4, "Du 21 novembre 1793 au 6 juin 1794, la Commission militaire révolutionnaire présidée par Brutus Magnier exerça une véritable terreur sur les Rennais et sur les habitants de nombreuses autres localités, environnantes ou non : les noms de Fougères, Châtillon, Chantonnay, Cholet et Saint-Hilaire reviennent assez souvent à la rubrique « demeure » dans « la liste des individus jugés », mais on trouve aussi Angers, Orgères, Paris, Torcé, Vitré, Parthenay... et Rennes naturellement. La juridiction de ce tribunal d'exception, dont le président a un pouvoir (quasi) discrétionnaire, s'étend donc souvent au-delà de l'Ille-et-Vilaine, le département qui lui est assigné.
Un tribunal de cette sorte ne fut certes pas une spécificité rennaise et la centaine de représentants envoyés en mission à travers toute la France, par la Convention, devaient créer un peu partout des comités dotés des mêmes pouvoirs et fauteurs des mêmes atrocités. Mais la Commission Brutus Magnier nous paraît (comme à Hippolyte de la Grimaudière) d'autant plus terrible et plus singulière qu'elle s'est organisée autour d'un jeune homme violent et étrange, à qui on a confié la présidence, un jouvenceau (né à Guise, dans l'Aisne, fils d'un procureur) que la Révolution avait arraché à ses études, jeté sur les champs de bataille et persuadé qu'il avait un rôle de premier plan à jouer dans le cours des événements.
Vaniteux, excessif, ardent imaginatif, Magnier qui croyait (ou feignait de croire) que la France ne serait régénérée que dans le sang des « ennemis de la Liberté », était littéralement obsédé par la provende quotidienne qu'il devait fournir à « la vengeresse du peuple, l'aimable guillotine » ; au point qu'il pestait, en séance, contre les justiciables de petites peines (pour « inconséquence... insultes... fausse permission... dilapidation... »), qu'il poursuivait (sans le savoir) des prisonniers déjà jugés, qu'il larmoyait avec les accusés qui faisaient amende honorable et qu'il vouait à la mort les « brigands » et « fauteurs de brigands » dans une sainte fureur et une surprenante grandiloquence. Il fut si ardent à la tâche qu'il effraya même ses pairs (en répression) et ses aînés et qu'il fut condamné à la déportation, laissant (toutefois une trace ineffaçable dans l'histoire de la capitale de la Bretagne.
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