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Monographies des villes et villages de France
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1854, "ASCAIN. Histoire basque.", "Roland Moreau", "2002, réimpression de l'ouvrage paru en 1977", "Format 14 X 20. 116 pages", "16e", "", 4, "Rien de plus aisément explicable que le coup de foudre ressenti par Pierre Loti pour le site et le village d'Ascain, dès sa première visite (en 1891), car ces lieux superbes conjuguent deux aspirations qu'il avait, chevillées à l'âme, depuis toujours : le goût du voyage (l'océan et la montagne sont tout proches) et la volonté d'enracinement. Ces deux désirs, généralement contradictoires, il les retrouve partout, dans ce terroir basque que lui fait visiter son ami Otharré, « dans les marchés, dans les foires, dans les trinquets, dans les parties de pelote et même, à la nuit noire, dans les expéditions de contrebande ». On aime la vie à Ascain, on y cultive les traditions (fandangos et arin-arin endiablés les soirs de fêtes sportives...), on se rallie autour de la langue basque (l'Eskual-Herria ne veut pas mourir !), on contemple du haut de la Rhune (900 m) la côte Atlantique, la vallée du Labourd ou le versant espagnol, mais toute cette énergie intense nous entraîne souvent vers des ailleurs. L'histoire du village elle-même invite à voyager : dans le temps d'abord, avec les cromlechs (datant de l'âge de fer), le « pont romain » (sans doute du XVIe siècle, comme le manoir d'Ascoubea), les bateaux qui rappellent cette époque (au XVIIe siècle) où la flotte de pêche de Saint-Jean-de-Luz occupait 3 000 marins, dont un grand nombre d'Ascain, ou encore la rivière, l'impétueuse Nivelle, dont le port, Portua, fut, pendant des siècles, le centre le plus actif de la commune.
Même la contrebande, dite traditionnelle, s'est révélée une aventure permanente. Et que dire des chantiers de construction navale du Labourd, et d'Ascain en particulier, où les ouvriers sont les habitants du village, où le chanvre nécessaire au cordage vient du Nord, où les matières résineuses proviennent des forêts landaises et où le bois arrive des Pyrénées par la Nive, le gave d'Oloron, l'Adour et la Nivelle ? L'histoire de la cité est, elle aussi, à l'image de ce mouvement perpétuel entre la conservation de ce qui est et la nécessité de bouger et de s'exposer. Les seigneurs des maisons nobles (Monségur, Urmendi...) avaient gagné leurs titres, les armes à la main, Mgr de Sossiondo, évêque de Bayonne, propriétaire du manoir d'Ascoubea, organisa une défense énergique contre les « hérétiques de Basse-Navarre » (1571), nombreux furent les Azkaindars capturés sur les mers par les brigantins des barbaresques ; quant au rôle joué par le village dans les révolutions espagnoles des XIXe et XXe siècles (1833-1840, 1872-1876, 1936-1939), il fut considérable : Ascain servit d'asile à nombre d'exilés et le curé Santa Cruz, aumônier et guerillero, lança des coups de main à partir de son domaine de Serres. Près d'un siècle plus tard, de 1940 à 1945, Ascain était un lieu de passage clandestin très actif vers l'Espagne. L'histoire d'Ascain a ressemblé, de tout temps, à un roman.
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