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2118, "RIPAILLE (Notice historique sur)", "A. Lecoy de la Marche", "2004, réimpression de l'ouvrage paru en 1863", "Format 14 X 20. 142 pages", "17e", "", 4, "L'expression « faire ripaille », vient-elle, comme certains l'ont prétendu (Voltaire entre autres), du luxe et de la magnificence qui entourèrent « la retraite » du duc Amédée VIII (1434), à Ripaille précisément, dans le nouveau château qu'il venait de faire construire ? Rien de moins certain, même si l'expression, ancienne et probablement liée au site évoqué ici - sans signification péjorative : faire ripaille, c'était jouir des plaisirs de la campagne - fut reprise par les ennemis du duc et utilisée avec malveillance. Quoi qu'il en soit, le duc de Savoie (bientôt pontife) qui séjourna dans ce domaine, à partir de 1434, y avait déjà fondé le prieuré des Augustins depuis près d'un quart de siècle, transformant, du même coup, ce qui n'était auparavant qu'un rendez-vous de chasse (et quelques terres) en un domaine qui allait demeurer célèbre et prospère jusqu'en 1536 : à cette date, en effet, les Bernois envahirent les lieux et, soutenus par François Ier, s'en prirent aux possessions du duc Charles III, installant la violence dans la région, jusqu'à la paix de Lyon signée en 1601.
Par bonheur, François de Sales et ses disciples parvinrent à reconquérir (pacifiquement) le Chablais : sous l'autorité du duc de Savoie, on recensa les destructions dues aux faits de guerre, on restitua les cloches enlevées aux paroisses, on fixa les réparations urgentes et on rendit Ripaille aux chanoines augustins, « réduits presque au néant ». Cependant, il fallut bientôt leur substituer l'ordre puissant des chartreux et unir au couvent de Ripaille celui de Vallon pour que la prospérité revienne. Le nouveau prieuré (restauré), qui prit le nom de Chartreuse de l'Annonciade, englobait le château, le parc et une partie de l'ancien domaine des augustins (128 hectares), le reste formant la commanderie de Ripaille ; des fours, des granges et d'autres bâtiments furent édifiés, des avenues, rétablies, les bois taillés et le mur d'enceinte restauré. La Chartreuse de Ripaille ne fut dépossédée que par la Révolution et le prieuré cessa d'exister en 1793. « Ainsi s'en est allée une des plus illustres fondations de la Maison de Savoie », constate l'auteur. Celle-ci a pourtant resurgi sous une autre forme en 1976.
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