2120, "FRAISANS (Les Forges de)", "Gabriel Pelletier", "2004, réimpression de l'ouvrage paru en 1980", "Format 14 X 20. 310 pages", "38e", "", 4, "Faire de l'histoire d'un haut lieu de la métallurgie comtoise, sujet apparemment austère, un ouvrage d'une richesse informative sans cesse renouvelée, passionnant comme un roman, c'est l'ambition même de l'auteur de ce livre qui nous conte une aventure industrielle exceptionnelle, celle de « l'industrie du fer » à Fraisans, aux origines très anciennes (époque romaine) et aux péripéties innombrables : les lieux d'exploitation se trouvant, en effet, sur une route d'invasion et à la merci de toutes les guerres (XIVe et XVe siècles), de tous les fléaux (la peste au XVIIe siècle) et même des catastrophes naturelles (inondations en 1880, 1882, 1889, 1895, 1901, 1910... ). Certes, le site semble béni des dieux, « tout ferrugineux » et proche de la forêt de Chaux (20 000 hectares et même davantage autrefois), il y a une tradition métallurgique locale, avec les forges ambulantes, « lointaines ancêtres de celles de Fraisans », les fours anciens, appelés renardières, et les hauts fourneaux qui fonctionnent grâce à un maître fondeur, deux gardes qui surveillent la fusion et deux chargeurs qui l'approvisionnent en minerai et en charbon, mais la prospérité de cette industrie est soumise à bien d'autres facteurs. Ils ne sont pas tous destructeurs comme ceux évoqués précédemment, parfois même bien au contraire : l'action énergique de Marguerite de Bourgogne pour faire renaître une économie locale dévastée par la guerre (XIVe siècle), puis celle de Marguerite d'Autriche (XVIe) dans des moments difficiles permettent d'assurer la continuité industrielle et le rôle, à la tête des forges, de la famille Nardin et des seigneurs Pourcheresse, s'avèrera déterminant. Même les guerres de la Révolution et de l'Empire procurent à la métallurgie un surcroît d'activité extraordinaire (sous la direction de la famille Caron). Toutefois, des regroupements s'avèrent nécessaires (Société des Forges de Franche-Comté, en 1853), les premières crises apparaissent (grève en 1858, mécontentement des actionnaires en 1866...), la concurrence lorraine est terrible et si l'évolution technique se poursuit (les fours à puddler remplacent les feux d'affinerie au bois...), à la fin du XIXe siècle, malgré une reprise de l'activité, les vrais problèmes demeurent : l'approvisionnement en matières premières, le coût des transports et l'éloignement des administrateurs de Besançon... |
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