2752, "VÉRETZ (Le Château de). Son histoire et ses souvenirs", "Louis Bosseboeuf", "2008, réimpression de l'ouvrage paru en 1903", "Format 14 X 20. 602 pages", "68e", "", 4, "L'abbé Bossebœuf ne se dépare pas de son style poétique et lyrique qui donne à ses nombreux ouvrages un ton si particulier et si attachant. « Les ris et les grâces, comme on parlait jadis, avaient fait de Véretz leur séjour de prédilection, et l'un des invités les plus assidus le proclamait hautement son Paradis terrestre ». L'abbé est fasciné par le rayonnement du château et des personnages qui en ont fait l'histoire, même s'il sait aussi peindre des portraits moins flatteurs, tels que celui du duc de Montbazon : « Sa simplicité le poussait à dire des sottises si bien qu'on lui attribuait tout ce qui se disait mal à propos ». L'abbé Rancé, quant à lui, est présenté comme un être d'exception dont on ferait aisément un héros romanesque. L'auteur ne tarit pas d'éloges sur cet homme si savant dont l'existence fut partagée entre les études, la foi mais aussi les plaisirs de la chasse et des fêtes nocturnes et qui sut lier de fortes amitiés. La fin de sa vie fut marquée par un retour vers les valeurs de la solitude et du recueillement. L'abbé Bossebœuf ressent un profond respect pour « ce grand homme, (...), ce génie qui fut l'égal de Bossuet, (...) ce héros de l'honneur et du sacrifice qui fera l'admiration de tous les siècles ». Mazarin n'entraîne pas le même enthousiasme : « Nous n'avons pas ici à apprécier au fond la carrière de Mazarin, ni à rechercher si la sagacité de son esprit et la souplesse de son naturel ne frisèrent pas parfois la ruse et la duplicité, non plus qu'à examiner si sa fortune n'atteignit pas un degré peu en rapport avec ses origines et son rang de cardinal ». Autre personnage romanesque, Hortense Mancini devint duchesse de Mazarin et donna de somptueuses fêtes au château. Sa beauté et son charme n'avaient d'égal que la jalousie et la médiocrité de son mari. Elle le quitta donc et partit à l'étranger pour mener une vie pleine de rebondissements. L'abbé Bossebœuf présente encore bien d'autres hommes et femmes dont il nous raconte la vie, avec passion et enthousiasme, prenant parti pour les uns ou les autres avec une force de conviction relayée par une écriture chatoyante. Nul n'est besoin d'être un passionné du château ou un amateur d'histoire pour apprécier tout le charme de cette monographie aux allures de roman qui sait toujours nous tenir en haleine. |