2813, "THENAILLES (Histoire de l'abbaye de)", "Amédée Piette", "2009, réimpression de l'ouvrage paru en 1878", "Format 14 X 20. 248 pages", "32e", "", 4, "Le XIIe siècle fut une des époques les plus glorieuses pour le diocèse de Laon, une puissante organisation monastique, par la sagesse de ses institutions et son esprit d'ordre contribuant aux progrès de la civilisation, face à la violence et aux abus. Au début du printemps 1130, en mémoire des douze apôtres, douze religieux quittèrent Saint-Martin pour venir fonder une nouvelle abbaye à Thenailles. Le premier abbé, Walfrid, y imposa une discipline exemplaire et une gestion rigoureuse, suscitant l'intérêt d'un nombre toujours croissant d'hommes et de femmes. En effet, les monastères de l'ordre de Prémontré n'étaient pas à l'origine réservés exclusivement aux hommes. Les femmes y étaient admises, formant une communauté à part, dans l'enceinte même des couvents, soumises à un règlement des plus sévères, jusqu'en 1137, date à laquelle elles furent contraintes de s'éloigner, en raison des inconvénients générés par cette cohabitation. Amédée Piette raconte comment l'histoire de l'abbaye de Thenailles fut liée aux donations de bienfaiteurs mus par un sentiment de piété véritable, par la crainte de la mort et des peines éternelles ou par l'espérance des récompenses célestes. En un siècle, elle atteignit l'apogée de sa fortune, grâce au travail incessant des moines qui surent valoriser la moindre parcelle de terrain. Quand leurs possessions furent trop étendues, une foule de malheureux vint les aider, s'enrichissant et se regroupant en villages. Au-delà des progrès que les religieux imprimaient à l'agriculture, à l'industrie, aux lettres, aux sciences et aux arts, ils influencèrent fortement les institutions communales, grâce à l'exemplarité de leur organisation, empreinte d'autorité mais aussi d'un fort esprit de solidarité pour défendre des intérêts communs. Après deux siècles de puissance, « les guerres civiles et étrangères, le relâchement des mœurs, la politique et les nécessités publiques » marquèrent le début des jours de calamités qui mèneront inexorablement l'abbaye à sa disparition. À l'aube de la Révolution, les moines menaient une existence tout autant mondaine que religieuse qui n'excitait plus que l'envie et la convoitise à la vue des richesses accumulées dans les mains d'un si petit nombre. |