2815, "JUMIÈGES à travers l'histoire, à travers les ruines", "Léon-Alfred Jouen", "2009, réimpression de l'ouvrage paru en 1925", "Format 14 X 20. 326 pages", "40e", "", 4, "Les ruines de l'abbaye de Jumièges ont le pouvoir extraordinaire de témoigner toujours et encore de la spiritualité de ce lieu exceptionnel. Malgré les ravages des hommes et du temps, « la nef de Jumièges, splendide et mélancolique, donne bien encore l'idée de ce que fut l'abbatiale consacrée en présence du Conquérant pour abriter la prière continuelle des centaines de moines » qui y travaillaient et enseignaient. Le chanoine Léon-Alfred Jouen s'appuie sur les événements, l'architecture, les légendes et leur réalité ainsi que sur les diverses reliques subsistantes pour reconstituer l'histoire si mouvementée de l'abbaye. Fondée au VIIe siècle qui fut l'un des plus glorieux et des plus féconds pour le puissant diocèse de Rouen, elle subit l'influence de son premier abbé, Philibert, homme de haute vertu et de forte autorité, au destin hors du commun. En même temps qu'il organisait la vie d'étude, de prière et de travail manuel, il institua une tradition qui demeura vivace jusqu'aux derniers jours : la charité envers les pauvres. À l'heure de la Révolution, alors même que les moines devaient se résoudre à vendre les plombs des couvertures, ils nourrissaient encore une centaine de pauvres, distribuant du linge et des habits et soignant les plus faibles à leur domicile. Malgré les pillages, les destructions et les incendies, l'abbaye connut des périodes de grande prospérité matérielle et spirituelle, dont témoignent la richesse de son architecture et la réputation de ses savants. Prévost d'Exiles, plus connu sous le nom de l'abbé Prévost, y rédigea les deux premiers volumes des Mémoires et aventures d'un homme de qualité qui s'est retiré, juste avant que le silence se fasse sur Jumièges et que la mort s'abatte sur les pierres. Devenues un haut lieu du romantisme, les ruines dévoilent la somptuosité et la magie d'un site qui revit grâce aux chevalets des peintres, aux dessins des architectes et aux légendes qui lui demeurent liées à tout jamais. Elles recèlent encore la présence d'Agnès Sorel, pour laquelle Charles VII fit élever un splendide tombeau. |