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Monographies des villes et villages de France
Des livres de référence d'histoire locale

711, "RUE (Quelques notes sur l'histoire de)", "Emile Delaporte", "2002, réimpression de l'ouvrage paru en 1925", "Format 14 X 20. 180 pages", "23e", "", 4, "La légende selon laquelle un christ issu de la mer, et guidé par Dieu, aurait été découvert dans une barque échouée sur le sable, en l'an 1100, apportant ainsi à la ville près de huit siècles de prospérité, grâce aux foules pieuses venues ensuite de toute l'Europe en pèlerinage, apparaît d'autant plus significative qu'elle exprime une force spirituelle, que nous retrouvons tout au long de l'histoire de Rue : c'est elle, en effet, qui anime saint Wulphy, curé de la ville au VIIe siècle et mort, si l'on en croit la tradition en 643, dont les Actes nous apprennent qu'à cette époque tout le Marquenterre était chrétien ; elle aussi qui guide les innombrables pélerins vers la cité, contribuant à son « antique splendeur » évoquée par l'auteur ; elle encore que l'on retrouve dans la charte accordée par Guillaume de Ponthieu à la cité (1211), dans ces termes mêmes : « Afin que toutes les choses susdites soient ratifiées et inaltérables à perpétuité, j'ai confirmé le présent écrit par la garantie du sceau de la commune de Rue » ; elle enfin qui inspire tous les habitants de la ville et des environs, dans leur vie quotidienne, de la lutte contre la mer (digues et clayonnages pour obtenir des terres fertiles) jusqu'à la transformation générale des marais en cultures et pâturages au début du XIXe siècle, en passant par l'abolition du droit de lagan (1191) qui permettait de s'emparer des navires jetés sur nos côtes par la tempête, chargement et équipage, et par la fortification de la cité (à partir de 1210).
Car Dieu qui a envoyé à Rue le crucifix miraculeux, est présent à chaque instant dans l'existence de tous, les petits et les grands, et c'est sa loi qui doit être respectée : elle conduit à un ordre du monde basé sur le respect de la hiérarchie civile (les comtes de Ponthieu) et religieuse, celle de l'Église, ainsi que sur la justice. Celle-ci peut sembler implacable (en ville, on brûle un homme pour hérésie, en 1318, on exécute souvent pour vol, le jugement de Dieu, avec les épreuves du fer rouge et de l'eau bouillante, est terrible...) ; mais les excès et les crimes sont nombreux : agressions à main armée (seigneurs contre paysans), combats incessants contre l'Anglais aux XIVe et XVe siècles et même affrontements au nom de la religion. Il semble que Rue ait été tentée par les idées nouvelles, mais elle demeurera, au bout du compte, fidèle au roi et les ligueurs qui l'ont surprise en 1591 seront très vite désarmés et faits prisonniers. La ville perdra son importance militaire, après les incursions des Espagnols dans la région et surtout à la suite des dévastations du major de Fargues (1658), au point de voir ses fortifications démantelées dix ans plus tard. Toutefois, cette épopée grandiose et mouvementée de la cité n'est pas le sujet unique de cet ouvrage ; Émile Delaporte s'attache aussi à la description des édifices urbains, il évoque l'histoire de l'hospice et relate les légendes traditionnelles, à propos desquelles il établit une distinction savante entre les éléments mythiques et la réalité historique.
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